Le Palais de la Méditerranée est un véritable phœnix. Quasiment détruit après sa déchéance, il est aujourd’hui plus que jamais le symbole des folles soirées niçoises.
Il est des légendes qui renaissent de leurs cendres, ainsi en est-il du Palais de la Méditerranée à Nice, l’un des plus beaux établissements actuels mais qui est passé par bien des aléas. Parmi les villas Côte d Azur et palais mythiques, il représente tant par son architecture que son histoire le style de vie de la région.
Ses créateurs le voulaient « le plus beau casino du monde » et quelques 350 ouvriers et presque deux années d’édification l’ont fait, en 1928. Les architectes niçois Charles et Marcel Dalmas, le financier Franck Jay Gould, l’hôtelier Joseph Aletti et le casinotier Édouard Baudoin peuvent se féliciter d’avoir donné naissance à un palace répondant au style Art Déco dans toute sa splendeur. Les façades, selon celle de l’Opéra de Paris, sont d’ores et déjà l’identité du bâtiment. Le Palais va profiter des Années Folles, mais peu de temps puisqu’à peine la Seconde Guerre Mondiale passée il perd son style artistique si important.
Cela va aller de mal en pis pour le roi des palais azuréens. Il passe de propriétaire en propriétaire, jusqu’à l’exergue de l’affaire Leroux. Nous sommes en 1977, Renée Leroux dirige le casino du Palais mais par des entourloupes dignes de films sur la maffia, un autre casinotier tente de prendre ce poste. Une partie de 30 et 40 fait perdre 4 millions de francs à Renée mais elle flaire la tricherie. L’opposition semble aller plus loin quand c’est la propre fille de Renée, Agnès, qui vote contre sa mère à l’assemblée générale du casino. En échange de cela, elle a reçu 3 millions de francs. Cet argent attise la convoitise et lorsque qu’Agnès disparaît, l’une des plus sombres affaires criminelles française est dévoilée dans les journaux.
En parallèle de cette affaire qui ruine la réputation, après les finances, du Palais de la Méditerranée, celui-ci est littéralement abandonné. En 1990, il ne reste que les fameuses façades du palais, le reste a été entièrement démoli. Elles ont été préservées, classées Monuments Historiques, grâce à l’opiniâtreté d’écrivains et du ministre de la culture Jack Lang. Pourtant, les Niçois doivent vivre encore plus de vingt ans avec ces ruines devant les yeux, au beau milieu de la Promenade des Anglais. Le Palais ne rouvre qu’en 2004, grâce à l’investissement de Jean-Franz Taittinger et la participation du groupe Partouche.
Ce qui sort de terre alors, est encore plus beau que l’original, pour le bonheur des habitants qui retrouvent leur Palais de la Méditerranée. Le nouveau palace est désormais un complexe hôtelier de luxe atteignant cinq étoiles en 2009, accueillant le casino, des restaurants, un solarium avec piscines et une salle de spectacle.